Le jour J

C'est faaaaait ! Après de longs mois d'une interminable attente, l'agent de l'immigration nous a accordé nos permis de travail canadiens, valides jusqu'en septembre 2023 !

Retour sur un voyage de trois jours, de Haguenau jusqu'à Québec, en passant par Strasbourg, Paris et Montréal.

Le moment des derniers réglages

Jeudi matin, déjà un premier couac avec le défaut de batterie de la voiture (qu'on laissait de toutes façons), juste avant de partir pour notre petit curage de nez, nécessaire pour être admis dans l'avion vendredi. La C3 gère mal ses émotions, elle ne nous pardonne pas de partir sans elle. Il faudra bien qu'elle s'y fasse.

[13h30] Dernier check et fermeture définitive des valises, mise en boîte de Sully et Meiko, et c'est parti ! Direction Strasbourg pour le TGV, escortés par la team USA, Roxane et Lucas.

2 chats, 3 valises, 4 sacs à dos (2 devant, 2 derrière), 2 serviteurs

Le moment où on réalise

[14h30] Les bagages sont dans le train, non sans mal, c'est lourd ! On installe les chats dans le train, on regarde au travers de la vitre. L'émotion gagne du terrain. Marie, Félicie, Betty, Roxane, et Lucas sont là, avec nous. Il est temps, Frodon.

Le train démarre. Cette fois, c'est parti.

On n'est pas seul longtemps, le contrôleur passe et tape la discute avec nous, admire Sully, et la dame derrière nous explique qu'elle a vécu 15 ans au Québec, et qu'elle a un fils là-bas. Les chats sont calmes, le voyage part bien.

Le moment énergivore

Monter dans le train était somme toute assez facile, du fait que l'on a eu l'aide de nos amis jusqu'aux derniers mètres. L'arrivée à Charles de Gaulle TGV était bien différente, avec un arrêt de quelques minutes seulement, pendant lequel il fallait sortir les 2 chats, les 3 valises, et les 4 sacs à dos.

[17h00] On s'en sort finalement pas trop mal, puis vient l'attente de 30 minutes pour l'ascenseur, le seul et unique ascenseur reliant le quai à l'aérogare. Comme rien n'avance, on finit par choisir le plan B, l'escalator. C'est sport avec autant d'affaires. Après 1 heure à galérer pour trouver la bonne sortie de l'aérogare, on arrive enfin à débusquer un taxi assez grand pour tout notre bardage. Direction l'hôtel.

Le moment de stress

[18h00] On a beau savoir qu'il n'y a pas de raison, rien n'est jamais impossible. On reçoit les résultats de nos tests PCR. S'ils sont négatifs, on embarque vendredi. Si l'un de nous est positif... Je ne veux même pas y penser. On ouvre les PDF... SAISISSEZ VOTRE MOT DE PASSE. Le premier est négatif. Le deuxième aussi. Soulagement.

Le moment de calme

[19h00] Retrouvaille après 2 ans avec Antoine, qui nous rejoint à l'hôtel pour le dîner ! La pression de ce premier jour de voyage retombe, on mange une dernière fois un bon repas français en terrasse.

Un moment qui fait du bien, avec un ami qui a fait le tour du monde, avant de partir à l'autre bout du monde. Tout est correc'.

Le moment où tout aurait pu basculer

L'enregistrement des bagages et des chats. Dans notre plan de vol, tout était parfaitement rôdé. Outre les résultats de PCR, rien n'avait été laissé au hasard. Rien. Absolument rien. Rien du tout. Rien, sauf une chose : le format des cages de transport des chats. Air Canada ne pèse pas les animaux ; ça tombe bien, vu les steaks qu'on a. Par contre, la hauteur limite admise pour les cages de transport est de 21 cm. Essayez de faire entrer un Maine Coon de 11 kg dans une cage de 21 cm, et vous comprendrez que ce n'est absolument pas possible. On parle là de pure géométrie. Les nôtres mesurent 28 cm de haut, et leur structure ne permet pas de les compresser sans compresser le chat, qui, en général, n'aime pas ça.

[10h45] On retrouve Dylan, mon filleul de promo au CNAM.  Lui aussi s'expatrie au Québec pour au moins deux ans dans le cadre d'un permis Jeune Pro. C'est vraiment cool de voyager avec lui. Et quelle coïncidence (ok, on s'est un peu synchronisé) !

[11h00] L'hôtesse d'Air Canada nous demande nos lettres d'introduction, mon contrat de travail, nos tests PCR et les certificats de vaccination. Elle nous questionne ensuite sur le poids de chaque boule de poils, demande à les contrôler visuellement, puis oublie toutes ses responsabilités en s'extasiant devant Sully. Bien joué gamin. On dépose ensuite les bagages, paie le supplément pour les bagages additionnels (un bon gros 320€ quand même), et tout est bon !

[11h45] Le passage de la sécurité. On sort nos 9263 appareils électriques fourrés dans nos petits sacs à dos pour les passer aux rayons X. Problème : les chats doivent être sortis des cages de transport, sans quoi ils passeront aux rayons X. Par sécurité, on préfère leur éviter le scanner. Il faut alors sortir les pauvres bêtes, tétanisées par les bruits et la foule qui se presse tout autour. Par chance, cette tétanie les empêche de se débattre. Les cages arrivent rapidement de l'autre côté, les chats rentrent dedans (plus facilement que jamais !).

[12h00] Le plus dur est passé pour nous (pour les chats, il reste l'avion). On se pose avec du chocolat. Tout va mieux.

Le moment de prendre notre envol

[14h15] On embarque. Après deux heures d'attente à notre porte d'embarquement, on passe aux choses sérieuses. Tout se passe bien, les chats ont chaud, nous aussi. On s'installe à nos places, je suis juste devant Lucie, à côté d'un monsieur qui visiblement aurait préféré voyager en business. Il râle beaucoup. Nos cages ne passent pas sous le siège de devant, comme prévu, donc je mets celle de Sully à mes pieds, mais c'est très inconfortable.

[14h25] La magie opère ! Une hôtesse se dirige vers une autre dame qui attendait dans l'allée avec également un petit chat, et lui indique que les deux places à côté de Lucie sont libres. Les deux seules places libres de tout l'avion ! Par une habile remarque, Lucie fait comprendre à l'hôtesse qu'on est ensemble, avec deux chats. Résultat : Le chat de la dame se retrouve surclassé en première classe, sa maîtresse prend ma place, et je me retrouve sur la même rangé que Lucie, avec un siège libre entre nous dont hérite Sully, et on dépose Meiko au sol, entre nous. On ne pouvait pas rêver meilleur scénario. Cerise sur le gâteau, j'ai Dylan en visuel depuis mon siège, à quelques rangés seulement !

[14h45] L'avion décolle, les chats tremblent un peu, mais se calment rapidement.

Tout se passe globalement très bien pour les chats. On peut les caresser en mettant la main dans le sac, ils ne miaulent pratiquement pas. Sully mange même quelques croquettes dans ma main. Quel comédien...

[16h00, EDT] Après un vol un peu plus court que prévu (merci le vent!), l'avion se pose en caressant la piste. Un peu soucieux de voir comment les chats allaient le vivre, je ne l'ai même pas senti. On retrouve Dylan, puis on se dirige vers le bureau de l'immigration.

Le soupir du douanier

[17h00] L'agent qui nous accueille nous demande pourquoi nous n'av ons pas déclaré sur la borne automatique que nous avions des chats. La raison ? La seule case qui pouvait convenir était "Vous déclarez transporter de la viande, ou des morceaux de viande". Non, nos chats ne sont pas (encore) de la viande. On flippe un peu mais ça passe, malgré le soupir du douanier. Il gribouille sur notre ticket, et nous laisse passer. Ouf. Il faut savoir que ces agents composent la première ligne contre le COVID, en plus de leur job habituel, et qu'il aurait pu arbitrairement nous envoyer passer un dépistage avec confinement jusqu'au résultat.

[17h50] Vient ensuite le passage devant l'agent de l'immigration. Celui qui délivre le permis de travail. Tout se passe assez rapidement, il nous pose quelques questions sur notre présence ici, et après une petite dizaine de minutes, nous rappelle pour nous remettre nos permis ! C'est officiel, on est désormais en règle, et plus aucun nuage ne se présente sur notre chemin. À moins que...

Le retour du douanier

En général, une fois les bagages récupérés, on sort rapidement de l'aéroport. Mais dans notre cas, un agent nous demande gentiment de passer à l'inspection douanière de niveau deux, aussi appelé "la fouille". Relativement serein, je l'étais jusqu'à cette phrase de Lucie : "Je sais plus si j'ai jeté l'herbe quand on était à l'hôtel. J'espère que c'est pas à cause de ça qu'on est là". #PanicTime

[18h30] Finalement, il s'avère que c'est le fait de voyager avec des animaux qui nous contraint de passer par cette étape. Le douanier est bien plus sympathique que le premier, omet de nous faire payer les taxes relatives aux animaux et ne pose pas trop de questions. Il vérifie simplement les vaccins des chats et nous laisse repartir.

L'herbe évoquée précédemment ? L'herbe à chat, hein. Seulement, on ne sait pas trop ce que c'est, donc dans le doute, on avait prévu de la jeter.

Le moment de dormir

[18h15] On rattrape Dylan devant l'aéroport, puis on se sépare. On saute dans un taxi direction l'appartement.

[18h45] Après avoir monté sur 6 étages les 3 valises, les 4 sacs à dos et les deux chats, on se pose enfin. Le B&B sent mauvais. Il fait chaud. Le lit est atroce. Mais la vue est sympa, les chats sont libérés.

[19h30] Je sors dans Montréal alors qu'il fait déjà nuit, pour acheter de quoi se sustenter un minimum. C'est beau mine de rien. On y est.

Le moment de démarrer notre nouvelle vie

[4h30] Les yeux grands ouverts. Foutu décalage horaire.

[7h30] Dylan est un ange. Il me récupère en bas de l'immeuble et me conduit à la voiture de location qu'on a réservé.

[7h59] La grosse Mazda 5 est prête. Je suis Dylan pour retourner chercher Lucie.

[9h00] On charge les chats et les affaires dans la voiture. On abandonne notre Dylan préféré dans sa nouvelle ville, et partons démarrer notre nouvelle vie.

[12h00] Sérieusement vous êtes encore là ? La suite sera pour une prochaine fois. Merci de votre lecture !